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divers sujets : personnels, histoire, littérature

Gigondas

Il fait partie des appellations Côtes du Rhône, issu d'un vignoble au pied des dentelles de Montmirail dans le Vaucluse, de noble origine s'il en fut car remontant à 1120.  Pour preuve l'acte de cession de Rostang III, évêque de Vaison la Romaine, ainsi libellé en latin : 

"Petro vero Alberto Giguntadis pro vinea quae sita est juxta viam publicam est inter episcopalum et fluvium Ovieoe solidis ordo dedit."

(A Pierre Albert de Gigondas pour le vignoble situé près de la voie publique entre l'évêché et la rivière Ouvèze.)

Le Gigondas, il s'agit bien de lui, celui qui, à Sault de Provence, dans les années soixante, arrosait traditionnellement le gigot d'agneau spécialité de l'auberge du coin.

Voilà qui me rappelle un vieux souvenir de vacances à Regain chez François et Claude MORENAS.

François avait organisé une sortie à Sault au pied des premières pentes du mont Ventoux où étaient offertes aux participants deux possibilités : soit déjeuner à l'auberge, gigot d'agneau et Gigondas au menu, soit une balade à pieds sur le plateau lavandier jusqu'à un lieu dit "le grand terme", une vieille ferme abandonnée. 

J'avais choisi la balade à pieds mais devais garder en mémoire le nom de ce vin que nous ventait tellement François qui était il est vrai natif de Séguret, petit village tout proche.  

Je n'eus pas la curiosité d'aller en acheter une bouteille et d'en juger sur place.

L'année suivante je fus appelé au service militaire et puis, une fois lancé dans la vie active comme on disait, j'en oubliai le nom.  

Ce n'est que longtemps après alors que j'avais quitté la France métropolitaine et étais encore jeune marié que j'allais le retrouver dans les circonstances que voici : une boutique à vins s'était ouverte à Saint Denis, une nouveauté pour l'époque.  Nous y entrâmes Yvette et moi par curiosité.  Il y avait beaucoup de choix car c'était à l'approche de Noël.  Et là, parmi toutes ces bouteilles et à ma grande surprise, du Gigondas figurez-vous !... Je n'y avais plus repensé depuis mes 18/19 ans. Eh bien c'était l'occasion rêvée de goûter enfin ce fameux vin.  Je racontai mon histoire à Yvette et, tous les deux cette année là, nous fîmes sa fête à la bouteille sur tout un plateau de fromages.

François ne nous avait pas menti.

Jeune homme j'étais du genre sobre tout en appréciant à l'occasion un bon rouge qui était alors du Chinon ou du Bourgueil, crûs de ma région d'origine. A l'époque, évidemment, on n'y trouvait pas de Gigondas.

Il m'avait donc fallu attendre une vingtaine d'années et dix mille kilomètres de distance avec la Métropole pour faire cette découverte oenologique.  

Eh bien, et pour tout vous dire, nous allons la renouveler cette année en pensant à notre jeune temps ensemble et moi, perso, à François Morénas décédé en 2006 à 92 ans à qui nous allons aussi lever nos verres.

A la vostra !

 

 

 

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