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divers sujets : personnels, histoire, littérature

Charron-forgeron à Saint Varent

Parmi les vieux métiers que comptait autrefois chaque village, il y avait le charron-forgeron et le maréchal-ferrant. 

Il se trouve qu'un de mes ancêtres côté maternel exerça le noble métier de charron-forgeron dans un village des Deux-Sèvres, Saint Varent.

Cette commune traversée par le Thouaret, affluent du Thouet, était déjà mentionnée au Xème siècle mais sous le nom de Saint Véran et ce jusqu'à la Révolution. 

Il y subsiste un très beau pont à trois arches datant du XVème siècle et sur la place de l'église (XIXème) un tilleul qui fut planté en 1811 à la naissance du fils de l'Empereur Napoléon Ier.

Il s'y tenait aussi une foire importante.

 

                                         -oOo-

 

Louis Alexis Taillée était mon arrière grand-père, né en 1843 à St-Varent (Deux Sèvres) ayant épousé à 27 ans Adèle Bironneau âgée de 26 ans lingère de profession.  Il exerçait le métier de charron-forgeron comme son père probablement. Ils eurent deux enfants (à ma connaissance qui est au demeurant très réduite) dont Louis Alfred né en 1870 à St-Varent (DCD le 14 septembre 1965) et une petite fille qui aurait péri tragiquement vers l'âge de deux ans, brûlée devant une cheminée, mais dans quelles circonstances ?  Choc terrible pour les parents après lequel ils n'eurent plus d'autres enfants. 

 

Louis Alfred, mon grand-père donc, commença à travailler très jeune avec son père et devint rapidement un solide gaillard d'un mètre soixante quinze ce qui était  grand pour l'époque, costaud, car le métier était dur physiquement (scier de long des planches dans des troncs d'arbre à la scie à deux, s'occuper de la forge et actionner le soufflet, battre le fer, etc...)  pas besoin de muscu !  

Un gars bien "taillé" quoi ! 

Il était parait-il très bon danseur et malgré sa carrure était aérien à la valse.  Il jouait aussi du cornet à pistons. 

Sans être le coq du village, on peut l'imaginer en ce temps là comme un gars qui en imposait, ne s'en laissait pas compter, qu'on n'aurait pas cherché à provoquer. 

 

                                           -oOo-

 

Un jour, une sorte de bateleur passa par le village et s'y arrêta pour donner la représentation.  Un homme costaud lui aussi, un peu catcheur, un peu leveur de poids, un peu équilibriste, un peu escamoteur aussi.

Il fit faire le cercle autour de lui sur la place du village et commença ses numéros.

On en vint à celui consistant à lever d'une main un de ces gros poids hexagonaux en fonte d'une vingtaine de kilos qu'on utilisait pour peser les sacs de grains sur les bascules et à le tendre à bout de bras.

Exécution.

Applaudissements de la foule à ce tour de force.

"Et maintenant... qui veut essayer ? "

Le défi venait d'être lancé.

Et mon grand-père s'avança.

"Holà, mon gars ... ben alors ... c'est à toi "

(surpris sans doute)

Et il s'exécuta ... et tendit le bras ... raide ... et le tint ainsi quelques secondes. 

Applaudissements nourris.

Le gars Taillée venait de se tailler un beau succès.

Le bateleur lui n'en revenait pas.

Au point que, l'ayant pris à part, il lui aurait proposé une association pour ce numéro.

 

 

C'est une anecdote qui s'est transmise comme ça oralement, peut être même a-t'elle été exagérée...

 

                                           -oOo-

 

A l'époque de mon grand-père et depuis la loi Freycinet de 1889, le service militaire était de trois ans. Cette loi l'avait ramené de cinq à trois ans, mais le tirage au sort était maintenu, en revanche étaient supprimées les dispenses pour les enseignants, les élèves des grandes écoles et les séminaristes.

Institutionnalisée en 1798 à l'initiative du Général Jourdan, la conscription  devait évoluer dans le temps.  Jusqu'en 1903, les "appelés" étaient convoqués pour connaître leur affectation à l'issue d'un tirage au sort.  Ce tirage au sort déterminait qui partait et qui ne partait pas, les numéros les plus bas étant réputés "bons pour le service".  En 1872 le tirage au sort fut changé, les numéros les plus bas faisaient cinq ans de service, les autres un an seulement.  En 1889 la durée fut fixée à trois ans pour tous.  

Le remplacement était un système qui permettait à un conscrit ayant été tiré au sort de se faire remplacer moyennant paiement par un volontaire  qui effectuait son temps de service à sa place. Il faisait l'objet d'un acte sous seing privé, quant à la somme compensatrice on ne sait de combien elle était, très variable probablement. Beaucoup de cadets de familles nombreuses pauvres y avait recours.

 

Mon grand-père ayant été "tiré", il effectua normalement son service militaire.

 

En 1895, à vingt cinq ans, il épousa Clémence Eugénie Piet âgée de dix neuf ans, sans profession.

 

Il ne devait pas prendre la suite de son père finalement mais s'engagea dans la Gendarmerie. 

 

Ils eurent deux enfants, deux filles, Marie née en 1896 et Madeleine née en 1898.

 

Mon grand-père connut plusieurs affectations dont Royères de Vassiviève dans la Creuse et Chinon en Touraine là où mon père rencontra ma mère, Marie Taillée et s'y maria. 

 

 

 

 

 

 

 

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